Classement thématique série 1848–1945:
II. LES RELATION BILATÉRALES ET LA VIE DES ÉTATS
II.14. ITALIE
II.14.1 QUESTIONS DE POLITIQUE GÉNÉRALE ET BILATÉRALE
Abgedruckt in
Diplomatische Dokumente der Schweiz, Bd. 12, Dok. 85
volume linkBern 1994
Mehr… |▼▶Aufbewahrungsort
Archiv | Schweizerisches Bundesarchiv, Bern | |
▼ ▶ Signatur | CH-BAR#J1.1#1000/1392#19* | |
Alte Signatur | CH-BAR J 1.1(-)1000/1392 2 | |
Dossiertitel | Faszikel 8: Italien (1915–1950) | |
Aktenzeichen Archiv | 03.08.K |
dodis.ch/46345
Laissez-moi tout d’abord vous dire ma plus vive gratitude pour votre bonne pensée de m’envoyer un exemplaire de la «series secunda» de «Testimonia Temporum»2. Votre dédicace m’a infiniment touché. Je n’ai pas besoin de vous dire que ce volume sera, avec le premier tome de «Testimonia Temporum», le volume de ma bibliothèque auquel je tiens le plus. Les deux tomes, qui reflètent votre activité politique, me rappellent tant de moments que j’ai eu le grand privilège de pouvoir vivre avec vous.
Dans votre lettre du 13 mai3 vous voulez bien faire allusion à l’exemplaire que vous avez voulu munir d’une dédicace personnelle à l’adresse de M. Mussolini. A cet égard, je dois malheureusement vous avouer que, pour des raisons tout à fait indépendantes de ma volonté, cette transmission dont vous m’aviez chargé a été retardée. Lors du dernier entretien que j’ai eu avec le Chef du Gouvernement et qui remonte malheureusement à la fin de l’année dernière, j’avais parlé, il est vrai, de la préparation du tome II des «Testimonia Temporum». Lorsque j’ai reçu de vous le volume, et peu après les deux tomes de l’antologia des «Scrittori della Svizzera italiana»4, j’en avais informé sans délai le Ministre des Affaires Etrangères, M. Ciano, auquel j’avais manifesté l’attente de pouvoir les remettre personnellement au Chef du Gouvernement. M. Ciano paraissait approuver mon idée, mais m’avait engagé d’attendre le retour du Chef du Gouvernement du voyage alors préparé pour la Libye. Je dois dire, en outre, que depuis que M. Mussolini s’est dessaisi du portefeuille des Affaires Etrangères, l’accès au Chef du Gouvernement est, en principe, barré aux Chefs de Mission, y compris les Ambassadeurs des plus grandes puissances, qui ne cessent, d’ailleurs, de s’en plaindre. (C’est ainsi que l’Ambassadeur des Etats-Unis, M. Phillips, ancien Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, m’a laissé comprendre sa surprise de ne pas voir le Chef du Gouvernement, alors que les innombrables correspondants de journaux américains voient continuellement le Duce.) En ce qui me concerne, M. Ciano m’avait dit que M. Mussolini me verrait certainement très volontiers, mais comme il n’avait plus fait signe (et en jugeant de plusieurs autres indices), j’ai l’idée que le Ministre des Affaires Etrangères, lui-même très désireux, comme vous le savez, de régler toujours avec une parfaite obligeance nos questions italo-suisses, n’avait peutêtre pas le désir que j’entretienne M. Mussolini, à la veille de l’Assemblée de la Société des Nations, de problèmes généraux intéressant aussi notre pays, et dans un sens qui n’est pas celui de P«axe».
J’ajoute que M. Bastianini, Sous-Secrétaire d’Etat, que j’ai vu récemment, comme vous le savez, à propos de l’escapade de M. Oltramare, m’avait encouragé à aller voir le Chef du Gouvernement «dès le retour du Comte Ciano», alors absent à Budapest. En ce moment, toutefois, je dois dire que je ne vois pas un intérêt spécial, nos affaires en cours ayant une marche satisfaisante, à insister tout particulièrement pour une audience auprès du Chef du Gouvernement, que je pourrais en revanche désirer voir personnellement plus tard. Dans ces conditions, j’ai prié M. Bastianini d’assurer la transmission au Chef du Gouvernement de votre volume, des deux tomes envoyés par le Conseil d’Etat tessinois ainsi que d’une lettre d’accompagnement que j’ai adressée à M. Mussolini.
P.S. Bien entendu, en cas de nécessité, je pourrai voir Mr. M. sans passer par le Ministre des Affaires Etrangères.
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