Également: Aide-mémoire remis par la Suisse à Mussolini concernant l’irrédentisme. Annexe de 14.1.1936 (CH-BAR#E2200.19-01#1000/1722#152*).
Pubblicato in
Documenti Diplomatici Svizzeri, vol. 11, doc. 199
volume linkBern 1989
Dettagli… |▼▶Collocazione
Archivio | Archivio federale svizzero, Berna | |
▼ ▶ Segnatura | CH-BAR#E2001C#1000/1534#1937* | |
Vecchia segnatura | CH-BAR E 2001(C)1000/1534 102 | |
Titolo dossier | "Adula", "Squilla Italica", Emilio Colombi, II (1930–1935) | |
Riferimento archivio | B.46.19.04 • Componente aggiuntiva: Italien |
dodis.ch/46120
J’ai l’honneur d’accuser réception de votre lettre du 6 janvier2 concernant les menées irrédentistes du groupe de l’Adula. Vous me remettez en même temps un mémoire que j’ai déposé hier soir dans les mains de M. Mussolini après l’avoir traduit en italien3, en l’accompagnant des annexes et en particulier des copies des lettres de MM. Pignatti et Marchi4.
J’ai rappelé au Duce notre entretien du 3 août dernier5 et lui ai clairement exprimé la surprise que nous avions éprouvée en constatant les encouragements et la confiance accordés par des institutions italiennes et même par des autorités comme le Ministère des Corporations à Colombi, dont j’ai retracé la carrière. J’ai demandé au Chef du Gouvernement de vouloir bien déclarer publiquement sa désapprobation à l’égard de ceux qui n’avaient pas su refuser leur appui moral et financier à un aventurier aussi peu intéressant.
Le Duce m’a répondu que l’appui financier de la Dante Alighieri ne pouvait pas être bien considérable, car cette société ne cesse pas de crier misère et de demander des subsides à l’Etat. Il m’a assuré qu’il était prêt à déclarer sa désapprobation, mais qu’il se réservait de choisir pour cela une occasion opportune.
«Vous savez, m’a-t-il dit, que l’on interprète à tort et à travers tout ce que je dis et même ce que je ne dis pas. Il m’est donc impossible de vous assurer maintenant du moment et des termes d’une nouvelle déclaration qui ne pourrait que confirmer celle que j’ai faite au Sénat et les sentiments que j’ai constamment exprimés sur toute cette question. Personne plus que moi n’est convaincu de la nécessité pour la Suisse de demeurer ce qu’elle est et de conserver dans son sein ses éléments de langue italienne. Mais, d’autre part, nous recevons à chaque instant des plaintes6 provenant du Tessin touchant l’invasion de ce canton par des éléments allemands qui accaparent l’hôtellerie et le commerce régional.»
Le Duce m’a répété une fois de plus ce qu’il m’a dit à tant de reprises sur les progrès de la germanisation de la Suisse italienne. Je lui ai donné l’assurance catégorique en votre nom et au mien et avec toute la netteté possible que ses alarmes n’avaient aucun fondement, que nul n’était plus intéressé que mon Gouvernement au maintien intégral de nos différences ethniques et linguistiques, que c’était là un intérêt vital pour la Confédération.
Il est inutile que je vous répète tous mes arguments qu’il n’a pas cherché à réfu
Je voudrais tout de même savoir ce qu’il y a de vrai dans les prétendues plaintes qui lui parviennent de Tessinois concernant la «sopraffazione» de l’élément germanique au Tessin.
En résumé, je demeure convaincu que le Duce, très soucieux de conserver notre confiance et notre amitié, saura saisir une occasion de s’exprimer à nouveau publiquement sur ce sujet. Mais pour le moment, nous devons attendre une occasion qu’il entend choisir lui-même. En même temps, comme il résulte d’un entretien que je viens d’avoir avec M. Federzoni, Président du Sénat, il nous sera toujours difficile d’obtenir du Gouvernement italien qu’il ne prête pas l’oreille aux plaintes et dénonciations provenant, comme c’était le cas hier encore d’un Colombi et comme cela pourra être demain le cas d’un jeune Scanziani. C’est une raison de plus pour nos Autorités de se montrer extrêmement fermes sur ce chapitre, en se disant bien que l’Italie n’a aucun intérêt à soulever des complications à notre frontière, surtout dans le moment présent.
Mme Parini, fille de Colombi, en dehors d’un premier article sous forme de lettre, publié par le Giornale d’Italia au moment de l’arrestation de son père, garde le silence. Je dois admettre qu’on le lui a imposé. Son mari, Ministre d’Etat, est en Afrique. Elle réunit dans son salon un certain nombre de femmes italiennes qui travaillent pour l’armée. Je sais qu’elle ne perd aucune occasion pour dénoncer le régime d’oppression imposé à son canton par les «Tedeschi».
Je vous rapporte dans une autre lettre7 ce que M. Mussolini m’a dit sur la situation générale.
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Italia (Altro)
Irredentismo nel Ticino (1876–1942)