dodis.ch/44632
Aide-Mémoire du Ministre de Suisse à
Londres, Ch.
R. Paravicini1
ENTREVUE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION AVEC MONSIEUR PARAVICINI, LE 20 OCTOBRE 1920
M. le Président de la Confédération charge M. Paravicini de saisir la première occasion pour s’exprimer vis-à-vis de Sir Eric Drummond au sujet de la présidence de l’Assemblée générale dans le sens suivant:2
1. Selon les usages généralement adoptés dans de pareilles occasions, le Président de la Confédération tient à adresser à l’Assemblée, dès sa réunion, une allocution de bienvenue. Il s’agit là d’une question de protocole qui devra être fixée à l’avance. M. Motta est d’avis que cette allocution devrait constituer le premier acte de la réunion. Ce serait donc lui qui parlerait en tout premier lieu, dès que les représentants aient pris leur place dans la salle de la Réformation. Après son discours, le Président de la dernière session du Conseil prendrait, selon les projets du Secrétariat général, la présidence jusqu’à l’élection du Bureau définitif.
2. M. Paravicini saisira cette occasion pour dire à Sir Eric Drummond incidemment que le Gouvernement suisse, sur la base de certaines indications, a des raisons pour penser qu’il pourrait y avoir autour de la nomination du Président définitif certaines divergences de vues, même certaines compétitions qui seraient de nature à donner une impression de dissension au sein de l’Assemblée dès le lendemain de sa réunion. Il se demande, dans l’intérêt de la Société elle-même, s’il n’y aurait pas lieu d’envisager la possibilité de donner dès à présent une certaine allure aux préparatifs de l’Assemblée, aux fins d’éviter de pareilles complications. Il s’agit là d’une pure suggestion faite dans l’esprit d’aller au-devant de rivalités qui pourraient préjudicier défavorablement l’opinion publique. Dans cet ordre d’idées, le Gouvernement suisse tient à déclarer expressément que cette suggestion est faite uniquement dans le désir d’éviter toute friction et qu’elle n’a rien à voir avec le choix de la personne qui devra être élue comme Président définitif.
M. le Président, après avoir pris connaissance de ce qui précède, se déclare d’accord avec le premier point. Quant au deuxième point, M. Motta désire qu’on n’insiste pas sur la rumeur au sujet de «luttes» qui aurait été communiquée au Département politique, mais qu’on mentionne simplement que c’est dans la nature des choses que certaines compétitions puissent se manifester, compétitions qu’il y a lieu d’éviter. Il tient surtout à ce que la personne du Présient de la Confédération reste absolument en dehors de toute discussion. Que son élection se fasse ou ne se fasse pas, il doit ne pas y avoir de tiraillements, ceci pour éviter toute impression en Suisse qui ne manquerait pas d’être des plus pénibles.