dodis.ch/43993

Le Ministre de Suisse à Paris, A. Dunant, au Chef du Département politique, F. Calonder1

Personnel pour M. Calonder. Votre personnalité jouit ici de la plus haute estime et de grande sympathie et complète confiance. Il n’y a donc à cet égard pas le moindre obstacle à ce que vous veniez et je vous le certifie absolument. Le tout est de savoir si, pour une conférence privée et officieuse convoquée par une commission à l’insu du Gouvernement français, qui n’en eut connaissance que trois jours plus tard, le Conseil Fédéral estime devoir se faire représenter officiellement, voire même déléguer un de ses membres. Or jusqu’à présent les autres Etats neutres semblent vouloir n’envoyer que des spécialistes et il me semble qu’il n’y a pas lieu exposer un membre Gouvernement suisse être seul de son rang. Je ne pense pas qu’un membre gouvernement saurait prendre part à l’étranger à conférence privée et officieuse et j’estime d’accord avec chiffres six de votre télégramme2 que Conseil Fédéral serait effectivement lié par déclarations et propositions de celui de ses membres qui présiderait délégation. Question du siège dans ville suisse paraissent être presque certaine, je maintiens ma suggestion de réserver délégation officielle du Conseil Fédéral pour visite remerciements à Conférence. Je viens de voir Pichon qui m’assure qu’en outre de la réunion officieuse du vingt mars, qui se trouvera en présence d’un simple avant-projet, il est hors de doute que les neutres seront convoqués officiellement avant signature paix, mais il ne m’a pas dit s’il pourraient encore provoquer changements. Ambassadeur Espagne reçu avant moi chez Pichon télégraphie à Madrid de se borner à envoyer spécialistes. Je vous prie de ne pas prendre de décision avant lundi matin, afin que je puisse encore vous télégraphier demain ce que j’aurai appris de neuf.3