Imprimé dans
Documents Diplomatiques Suisses, vol. 7-I, doc. 185
volume linkBern 1979
Plus… |▼▶Emplacement
Archives | Archives fédérales suisses, Berne | |
▼ ▶ Cote d'archives | CH-BAR#E21#1000/131#11839* | |
Ancienne cote | CH-BAR E 21(-)1000/131 373 | |
Titre du dossier | Kongresse der II. (reformistischen) Internationale in Bern, Amsterdam, Paris und Luzern, 1919. Proteste gegen den beabsichtigten Kongress in Lausanne (1918–1919) | |
Référence archives | 06.2.1.2 |
dodis.ch/43930
Le 2 février 1919, c’est-à-dire un jour avant l’ouverture de la Conférence Socialiste Internationale, a eu lieu à Berne dans la maison du Peuple un Congrès des socialistes suisses, pour décider la question de la participation du parti à la Conférence Internationale.
Gustave Müller, Naine, Gräber, Dudan, Greulich, Delberg de Brigue, les Conseillers Nationaux Schmid d’Olten et Grospierre du Jura, ont proposé la participation du parti socialiste suisse à la Conférence, tandis que Platten, Rosa Bloch, Robert Grimm, Nobs de Zurich, Schneider, rédacteur du Vorwärts de Bâle, ont proposé de ne pas participer, en déclarant que: Les participants à la Conférence joueront une comédie internationale tout en restant en réalité de fidèles serviteurs de la bourgeoisie de leurs pays respectifs, et que le parti socialiste refuse d’être représenté à une Conférence à laquelle prendront part les personnes majoritaires qui sont responsables de la mort de Liebknecht et Luxembourg. Ils ont proposé de saluer la révolution russe et allemande, parce que cette révolution appelle le prolétariat du monde à la révolution mondiale.
Le vote non participation par 238 voix contre 247; il est nécessaire d’ajouter que sur 565 sections 388 n’étaient pas représentées à ce Congrès.
A la Conférence des socialistes internationaux, le parti socialiste suisse n’a pas participé officiellement, mais tous les représentants de gauche de ce parti ont participé aux conversations et aux décisions dans les coulisses. Ainsi Loriot et Longuet ont eu de nombreuses conversations avec Rosa Bloch, qui était tout le temps dans la salle de conférence, Grimm, Platten, Nobs et Humbert-Droz.
On nous affirme que Longuet a envoyé par l’intermédiaire des socialistes allemands des messages aux Spartaciens et aux bolchevistes.
Nous n’avons pas encore pu obtenir des détails à ce sujet.
Il n’y a plus guère de bolchevistes en Suisse, au point de vue russe, la plupart des sujets russes ont été internés ou renvoyés dans leurs foyers. Mais de tous les côtés on nous signale une propagande communiste qui devient plus active. J. Humbert-Droz, qui quitte la Sentinelle, va s’en aller dans une quinzaine à Moscou. D’ailleurs Platten doit s’y rendre à la même date pour chercher des fonds.
Parmi les communistes suisses et français il y a eu, dans les coulisses de la Conférence, la question d’une troisième internationale. Grimm, l’émissaire de Grimm, Rosa Bloch, Platten, Nobs, l’Autrichien Frédéric Adler, Loriot, Longuet et certains autres dont nous sommes en train d’éclaircir les noms ont discuté la question de constituer la troisième Internationale adhérant au principe Zimmerwaldien-bolcheviste. Nous croyons pouvoir affirmer que le voyage de Platten est attaché à cette décision. En même temps on nous déclare que le parti socialiste suisse: Gustave Müller, Naine et Greulich organisent une opposition bien forte pour combattre le mouvement bolcheviste, au sens russe, en Suisse. En même temps dans les diverses villes suisses les Municipalités organisent les institutions des gardes civiques pour combattre ce mouvement et lutter contre le bolchevisme.
Les socialistes ont mis en circulation parmi les soldats de l’armée suisse des appels invitant ceux-ci à refuser leurs obligations militaires. La circulaire porte l’en-tête suivante «l’organisation socialiste de soldats de Lucerne et environs». On croit arriver par ces moyens à préparer un mouvement bien organisé en Suisse qui sera basé non seulement sur les exigences économiques, mais aussi politiques.
Dans les milieux socialistes suisses on parle beaucoup de la grève générale armée qui doit avoir lieu au plus tard au 1er mai.
On nous signale aussi, que des mouvements pareils se préparent en France et en Italie, actuellement les détails manquent mais nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour avoir tous les renseignements détaillés et précis; la scission qui a eu lieu parmi les socialistes suisses a eu son influence sur les socialistes français. Ainsi nous croyons pouvoir vous renseigner bientôt sur la scission en France.
Le mouvement syndicaliste en Suisse devient le porte-parole des masses ouvrières [...] .
Arthur Leuba, le représentant des syndicalistes français, s’est installé à Berne, pour être en contact avec ceux de Suisse. Leuba ne soutient pas les syndicalistes il est plutôt un bolcheviste. Sa présence comme syndicaliste à Berne cause certaines inquiétudes aux vrais syndicalistes suisses, voyant en lui un provocateur des bolchevistes.
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