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Les représentants du Corps diplomatique de Pétrograd au Commissaire du Peuple, G. Zinoviev1

Les représentants du Corps Diplomatique de Pétrograd ayant été à même de constater les arrestations en masse de personnes de tout âge, de tout sexe et les exécutions sommaires auxquelles se livrent journellement les soldats de l'armée rouge, ont demandé une entrevue au Commissaire Zinoviev qui les a reçus le lundi 3 septembre. Ils ont déclaré que leur intention n’était pas de s’immiscer dans les luttes de partis politiques qui déchirent la Russie, que se plaçant seulement au point de vue humanitaire, ils voulaient exprimer, au nom des gouvernements qu’ils représentent, leur profonde indignation contre le régime de terreur institué dans les villes de Pétrograd, 1 Moscou etc.

Sans autre motif que celui d’assouvir leur haine contre toute une classe de citoyens, sans être porteurs d’ordres d’une autorité quelconque, de nombreux hommes armés pénètrent jour et nuit dans les domiciles particuliers, pillent et dérobent, arrêtent et conduisent en prison des centaines de malheureux absolument étrangers aux luttes politiques, dont le seul crime est d’appartenir à la classe des bourgeois et dont les dirigeants ont prêché l’extermination dans leurs journaux et leurs discours. Il est impossible aux familles éplorées d’obtenir aucun renseignement sur le lieu où les leurs sont enfermés, on refuse de laisser voir les prisonniers et de leur assurer la nourriture nécessaire.

De semblables actes de violence, incompréhensibles de la part d’hommes qui proclament leur volonté de faire le bonheur de l’humanité, provoquent l’indignation du monde civilisé, informé maintenant des événements de Pétrograd.

Le Corps Diplomatique a tenu à faire part au Commissaire Zinoviev des sentiments de réprobation qui l’anime. Il a protesté, et proteste énergiquement, contre les actes arbitraires qui se commettent journellement. Les représentants des Puissances font toutes expresses réserves relatives au droit de leur gouvernement d’exiger les satisfactions jugées nécessaires et pour rendre personnellement responsables devant des tribunaux les auteurs des violences criminelles qui auront été commises ou se commettront par la suite.

Il demande que les termes de la présente note soient portés à la connaissance du Gouvernement des Soviets.