Comme j’ai eu l’honneur de notifier verbalement à Votre Excellence, le Gouvernement du Roi vient de s’adresser au Gouvernement russe par son ministre à Pétrograd, en attirant son attention sur la situation en Finlande et en faisant observer combien il serait désirable que le Gouvernement russe voulût bien faire retirer les troupes russes se trouvant actuellement en Finlande et dans les îles d’Âland.
Cela faisant, le Gouvernement du Roi s’est appuyé d’abord sur le fait que le Gouvernement russe a déjà reconnu l’indépendance de la Finlande. En outre, répondant à une demande du Sénat finlandais, le Gouvernement russe a déclaré qu'il désapprouvait l’intervention à main armée des troupes russes dans les affaires intérieures de la Finlande et qu’il considérait nécessaire de faire évacuer la Finlande le plus vite possible. Enfin, le Gouvernement russe a donné l’ordre de démobiliser entièrement les forces russes sur tous les fronts.
Il semblerait donc au Gouvernement du Roi que l’évacuation complète de la Finlande devait être une conséquence nécessaire, non moins de la politique générale du Gouvernement russe que de l’attitude que celui-ci s’est déclaré vouloir prendre visà-vis de la Finlande.
Le Gouvernement du Roi a enfin fait valoir que la Suède, comme la voisine la plus proche de la Finlande, voit la situation actuelle de ce pays avec une angoisse croissante et considère que l’évacuation de la Finlande par les troupes russes serait de nature à y faciliter le rétablissement de la paix intérieure et la cessation d’une effusion de sang qui émeut le monde civilisé tout entier.
D’ordre de mon Gouvernement, j’ose exprimer l’espoir que le Gouvernement Suisse voudra bien se joindre à cette démarche, qui se conforme si bien aux idées humanitaires et civilisatrices dont la Suisse s’est toujours si noblement inspirée, et faire appuyer auprès du Gouvernement russe la démarche du ministre de Suède à Pétrograd.
En ajoutant que le Gouvernement du Roi a adressé une pareille demande à tous les autres Gouvernements ayant reconnu l’indépendance de la Finlande, je saisis cette occasion pour vous renouveler, Monsieur le Président, les assurances de ma très haute considération.
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DDS
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