Nous avons été très heureux d’apprendre par la note du 28 courant2 que les négociations en vue de la création de la «Société suisse de surveillance économique» paraissent devoir s’acheminer vers une solution satisfaisante.
Pour accéder au désir exprimé par Votre Excellence, nous avons l’honneur de Lui remettre, sous ce pli, la liste des stocks de marchandises que les Gouvernements allemand et austro-hongrois possèdent actuellement en Suisse3; nous n’avons pas de données relatives aux stocks qui existaient à la fin du mois de juin, mais nous avons tout lieu de croire que les quantités ne diffèrent pas beaucoup. Quant aux preuves pour la propriété de ces stocks par les Gouvernements susindiqués, nous nous référons aux déclarations formelles que nous ont faites à cet égard les représentants officiels des deux Empires.
Enfin, nous prenons note de ce que le riz, le coton introduit en Suisse depuis le 11 mars, le soufre et les matières tannantes ne pourraient en aucun cas entrer en ligne de compte pour des échanges. Votre Excellence remarquera que les trois derniers articles ne figurent pas sur la liste ci-jointe; le riz, par contre, a fait déjà l’objet de communications officieuses à teneur desquelles nous étions disposés à ne pas insister pour ce produit, si un autre article peut être offert à la place. Nous ajoutons que le Gouvernement fédéral avait eu l’intention de racheter aux deux Empires centraux le riz emmagasiné en Suisse; toutefois, la qualité semble être devenue fort défectueuse, ce qui exclut d’offrir cette marchandise avariée à nos consommateurs; une enquête très sérieuse est actuellement faite à ce sujet par le Département Militaire et nous aurons soin d’en communiquer, d’ici peu de jours, le résultat à Votre Excellence.