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UBS et Interhandel. Prise de position majoritaire de l'UBS dans Interhandel, mars 1958.BAR E 2800 (-) 1967/59/56-57
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-> Dans la fourre "Interhandel 1958 (56/2), Note de Petitpierre relatant une rencontre entre lui et Gubler-Corti, avocat à Winterthur et mandataire d'un actionnaire de Interhandel, datée du 12.3.1958, porte la mention "Confidentielle", 2 pp.

-> Sur la visite aux Etats-Unis de Gubler-Corti et les rumeurs concernant la mauvaise réputation de Germann là-bas:

"Il me rend compte [Gubler-Corti à Petitpierre] des conversations qu'il a eues sur les chances d'une négociation, ainsi que sur une participation éventuelle de M. German à ces négociations. Les opinions qu'il a entendues étaient en général favorables à cette participation. En particulier, M. Townsend ne se serait jamais exprimé d'une manière négative, comme on l'a prétendu, au contraire. M. Gubler n'a entendu ni n'a lu dans la presse ou ailleurs aucune critique à l'égard de M. Germann ou des démarches qu'il a entreprises auprès de personnalités influentes. Ces démarches sont admises aux Etats-Unis. Là-bas, on considère M. Germann comme un homme qui a défendu âprement les intérêts d'Interhandel. C'est lui qui connaît le mieux cette affaire. L'avis personnel de M. Gubler, qui n'a rien ni pour ni contre M. Germann, est que ce serait une erreur qui pourrait coûter plusieurs millions à Interhandel." (p. 1)

-> Opinion de Gubler-Corti, et de l'UBS à laquelle ce monsieur semble très lié, sur les actionnaires minoritaires:

"Sur les actionnaires de la minorité, M. Gubler s'exprime plutôt sévèrement, comme d'ailleurs l'avait fait M. Schaefer. M. Brupbacher est un homme dans lequel on ne peut avoir aucune confiance. Il en est de même de M. Stehelin (opinion de M. Schaefer qui a fait de mauvaises expériences avec lui). A cause de cette minorité dans l'attitude a été inadmissible, il serait regrettable de se priver des services de M. Germann.
M. Gubler est d'avis qu'on aurait pu choisir une personnalité plus qualifiée que M. Pfenninger pour diriger les négociations." (pp. 1-2)

-> Sur la part, majoritaire, de l'UBS au sein des actionnaires:
"M. Gubler me remet à titre strictement personnel et confidentiel des renseignements sur la répartition actuelle du capital social d'Interhandel. Il semble que présentement l'Union de banques suisses disposerait d'une majorité dans l'assemblée générale." (p. 2)

-> Dans la fourre "Interhandel 1958 (56/2), Note de Petitpierre relatant sa rencontre avec Brupbacher, datée du 14.3.1958, 3 pp.

-> Sur l'opposition de Schaefer à l'élection d'un représentant du groupe des actionnaires opposant dans un nouveau CA de Interhandel:

"M. Schafer lui [à Brupbacher] déclaré qu'il n'était pas question qu'un représentant des actionnaires de l'opposition soit appelé à faire partie du conseil d'administration, en lui indiquant comme motif que je lui ai dit que le Département politique y était opposé.
M. Brupbacher m'a confirmé la déclaration de M. Schaefer. Je lui ai déclaré que je n'avais pas discuté avec ce dernier de la question de la participation des groupes de l'opposition au nouveau conseil d'administration. J'ai précisé que j'avais confirmé à M. Schaefer que le Département politique n'entendait pas s'immiscer dans les affaires intérieures d'Interhandel. La composition du conseil d'administration lui est tout à fait indifférente. Il souhaite seulement qu'un assainissement intervienne à l'intérieur de la société et qu'il soit mis fin aux luttes qui affaiblissent la position de celle-ci à l'extérieur. J'ai précisé encore que M. Schaefer ne m'avait pas demandé mon avis sur l'entrée d'un membre de l'opposition dans le conseil. En somme, je me suis simplement prononcé sur la question qui m'a été posée par M. Schafer de savoir si le Département politique était opposé au plan élaboré par l'Union de banques suisses et selon lequel les trois grandes banques suisses prendraient la direction d'Interhandel. Ma réponse à M. Schaefer a été que le Département politique n'avait aucune objection à formuler, au contraire. J'ai dit également qu'il était préférable de repartir à zéro.
J'ai dit à M. Brupbacher que M. Schaefer se trouverait dans une position difficile s'il lui fallait demander aux membres actuels du conseil d'administration de se retirer pour les remplacer en particulier par des représentants de l'opposition." (pp. 1-2)

-> Sur la justification par Brupbacher de sa démarche auprès des autres groupes d'opposants et sa désignation par ceux-ci comme leur représentant:
"M. Brupbacher m'a parlé ensuite des démarches qu'il avait faites auprès des autres groupes d'opposants. Ceux-ci se sont réunis et ont pris la décision de désigner M. Brupbacher comme leur représentant dans le nouveau conseil d'administration. M. Brupbacher trouve qu'il est normal qu'à côté des représentants des grandes banques et du représentant de M. Sturzenegger, il y ait aussi un représentant des autres groupes faisant partie de l'opposition. Il m'a indiqué comment, selon ses informations, se compose actuellement le capital social:

Sturzenegger 14.000 actions
Schoop, Reyff  5.000    
Stehlin  4.000
Brupbacher 20.000
UBS 20.000
total 63.000 actions

Conseil d'administration:
Westdeutsche Handelsbank 13.000 actions
Reserve für harte Fälle  3.000
Pestalozzi  5.000
Germann  4.000
total 25.000 actions,

le conseil d'administration ne pouvant voter avec les actions possédées par la société ou par la Westdeutsche Handelsbank.
Selon M. Brupbacher, l'Union de banques suisses ne peut obtenir la majorité dans la société que si elle dispose également des voix des groupes d'opposants." (pp. 2-3)

-> Sur le sentiment de Petitpierre quant aux déclarations de Brupbacher:
"Je ne me suis prononcé, ni sur les indications données par M. Brupbacher sur la composition du conseil d'administration (ces indications sont très différentes de celles que j'ai reçues il y a deux jours, à titre tout à fait confidentiel, d'une source qui paraît plus sûre [il s'agit du schéma de Greuber-Corti]), ni sur la prétention du groupe d'opposants d'être représenté dans le conseil d'administration.
En revanche, j'ai répété à M. Brupbacher que le Département politique n'entendait intervenir en aucun cas dans les affaires intérieures de la société qui ne le concernent pas." (p. 3)
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