Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 8, doc. 129
volume linkBern 1988
more… |▼▶Repository
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001B#1000/1503#1360* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(B)1000/1503 49 | |
Dossier title | Kaiser Karl I. und sein Gefolge; Dokumente I, II, III und IV (1918–1922) | |
File reference archive | B.44.142.2 |
dodis.ch/44771 Notice du Chef du Département politique, G. Motta1
ROI CHARLES DE HONGRIE
Aujourd’hui à 3 h. 1/2 de l’après-midi, brève visite de M. l’Ambassadeur Allizé.
Il me dit en substance: «J’ai lu une dépêche télégraphique dans les journaux suivant laquelle il ne serait pas exclu que les Puissances de l’Entente présentent des observations au Conseil fédéral au sujet d’un prétendu manque de surveillance sur le Roi Charles. Je tiens à vous donner à titre non officiel, une information qui vous intéressera et que j’ai eue de la part d’un de mes amis du Ministère des Affaires étrangères. La conférence des Ambassadeurs s’est occupée hier ou lundi de la question du Roi Charles. Une puissance (Angleterre?) a demandé de faire des observations au Conseil fédéral. M. Jules Cambon a donné connaissance de mes dépêches sur les conversations que j’ai eues samedi et plus tard avec vous.2 La Conférence a alors décidé d’en prendre purement et simplement acte et de le faire savoir à M. Dunant, Ministre de Suisse à Paris. L’affaire est donc liquidée.»
J’ai remercié l’Ambassadeur de ce qu’il avait fait; j’ai ajouté que j’étais d’autant plus heureux de la communication que le Conseil fédéral aurait été contraint, en cas d’observations, à les repousser.
- 1
- E 2001 (B) 3/49.↩
- 2
- Sur les démarches de l’Ambassadeur de France, les 22 et 24 octobre 1921, ainsi que sur celles des Ministres de Grande-Bretagne, de Yougoslavie, des Chargés d’Affaires d' Italie, de Hongrie et d’Autriche, G. Motta a rédigé des notes manuscrites. D’après la note sur l’entretien du 24 octobre 1921 avec l’Ambassadeur, Motta a exposé la position suisse: Je lui explique que le roi n’a jamais été ni un interné, ni un prisonnier. L’homme qui jouit du droit d’asile en Suisse en jouit aux conditions fixées par le Conseil fédéral. Celui-ci avait pensé qu’un engagement d’honneur de la part du roi devait être considéré comme une garantie suffisante contre toute tentative d’abuser de l’asile. Si le Conseil fédéral devait traiter la personne jouissant de l’asile comme une sorte de prisonnier, le droit d’asile en serait altéré dans son essence. L’Ambassadeur n’a soulevé aucune objection. Il a constaté que le roi Charles s’était très mal conduit vis-à-vis du Conseil fédéral. Il a demandé si le Conseil fédéral avait envisagé l’hypothèse d’un retour du roi par avion. Je lui ai répondu que le roi serait mis, dans ce cas, en état d’arrestation et placé ensuite, à court délai, à la frontière. A quelle frontière? A celle que le roi aurait choisie... En tout état, le Conseil fédéral n’aurait pas accepté, – même si on le lui demandait – de devenir le geôlier du roi et n’aurait donc plus toléré que celui-ci demeurât en Suisse. L’Ambassadeur m’a remercié de cette communication (E 2001 (B) 3/49). Pour sa part, le Ministre de Grande-Bretagne déclarait à Motta le 24 octobre qu’il avait, comme le Conseil fédéral, une confiance absolue dans la valeur de la parole donnée par le Roi. Je trouve que la manière d’agir de celui-ci fait du tort aux idées monarchiques. Il ajoute: il est possible que les gouvernements soient tentés de faire des reproches à la Suisse à cause de sa surveillance insuffisante et quant à moi, je suis persuadé du contraire; ces reproches éventuels ne seraient pas fondés (E 2001 (B) 3/49).↩