dodis.ch/41998 Der schweizerische Gesandte in Paris, J.K. Kern, an den Bundespräsidenten und Vorsteher des Politischen Departements, P. Cérésole1
Confidentiel Paris, 3 juillet 1873
En me transmettant le 20 mai un rapport complémentaire du Départment de Justice et Police de Genève du 19 mai sur un prétendu complot contre la vie de M. Thiers2, Vous avez attiré mon attention spéciale sur un passage de ce rapport relatif à l’attitude générale de M. Dubruel, alors Consul général de France à Genève. – Dans le rapport que j’ai eu l’honneur de vous adresser le lendemain 21 mai3, je Vous annonçais mon projet d’entretenir verbalement de la question M. de Rémusat.
Les événements du 24 mai à Versailles m’ont empêché de donner suite à cette idée & ont eu pour conséquence, comme Vous le savez, la révocation de M. Dubruel et son remplacement par un M. Hennequin.
Ce changement survenu dans la personne du titulaire du Consulat de France à Genève m’a paru fournir une occasion très favorable pour présenter au duc de Broglie les observations que je n’avais pu présenter à M. de Rémusat.
M. de Broglie recevait ce matin à 9 heures les membres du Corps diplomatique. Après l’avoir entretenu d’autres affaires, je lui ai dit que j’avais appris qu’il était question de remplacer M. Dubruel par M. Hennequin. J’ai ajouté que j’avais reçu, immédiatement après le 24 mai, des instructions me chargeant de rendre le Ministère des Affaires Etrangères attentif aux agissements de l’ancien titulaire. Ce dernier, à ce que j’ai appris, avait l’habitude, la mauvaise habitude de se mêler de choses qui ne rentrent pas, d’après les usages universellement reconnus, dans les attributions consulaires. C’est ainsi qu’il aurait déployé une activité tout à fait digne de remarque dans les conflits survenus entre Mgr Mermillod et le gouvernement de Genève & autres faits analogues. Il est probable, ai-je continué, que des réclamations eussent été formulées si l’ancien titulaire eût été maintenu, car le Conseil Fédéral ne peut et ne veut admettre qu’un Consul sorte du rôle qui lui est attribué par les usages internationaux, intervienne dans les questions qui sont du ressort de la Légation de France, en un mot se mêle de ce qui ne le regarde pas.
M. de Broglie m’a répondu qu’en effet M. Hennequin avait été désigné pour le poste de Genève. C’est un homme très respectable, a-t-il ajouté, et il a déjà eu pendant longtemps la direction d’autres postes consulaires. Nous allons demander pour lui l’exequatur, si même ce n’est déjà fait. – «Je partage pleinement Votre manière de voir en ce qui me concerne les attributions consulaires, a-t-il ajouté, les affaires politiques regardent nos Légations ou Ambassades, et nous maintiendrons ce principe.»
J’ai abordé ce matin avec M. le duc de Broglie la question de la révision de l’article de la convention postale de 18654 relatif au transit des dépêches par la France. Un rapport5 spécial à ce sujet est adressé aujourd’hui par ma Légation au Département des postes suisses.