dodis.ch/47684

Le Chef du Département politique, M. Pilet-Golaz, au Président de la Confédération et Chef du Département de l’Economie publique, W. Stämpfli1

Le Ministre d’Italie, Comte Magistrati, a fait remettre à mon Département avant-hier une lettre datée du 5 février 2.

Elle m’est adressée, mais son contenu vous est essentiellement destiné.

C’est la raison pour laquelle je m’empresse de vous en transmettre une copie.

Je suis le premier à me réjouir des excellents rapports que nous pourrions entretenir avec notre voisine du sud. Mais évidemment, nous ne pouvons pas oublier en ce moment sa situation politique: elle ne se confond ni avec le Gouvernement Badoglio - si tant est qu’il y ait véritablement un Gouvernement - ni avec le Gouvernement mussolinien, plus apparent que réel.

Il convient donc de s’en tenir à des généralités dans l’expression de ses sentiments et d’éviter la publicité.

Si je me suis permis ce bref commentaire, c’est pour que vous compreniez que, dans la mesure où cela dépend de moi, je réfrénerai comme je l’ai fait dans le passé les tentatives de manifestations trop chaleureuses des uns ou des autres avec arrière-pensées de propagande.

Il va sans dire que j’ai accusé réception au Comte Magistrati de sa lettre, en l’assurant que vous serez très sensible à son message3.