Également: Rapport sur le nombre et le comportement des prisonniers civils et militaires russes qui se trouvent en Suisse. Les incidents survenus dans les camps où ils sont internés. Annexe de 19.7.1943 (CH-BAR#E2001E#1000/1571#1296*).
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 14, doc. 415
volume linkBern 1997
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001E#1000/1571#1301* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(E)1000/1571 100 | |
Dossier title | Fühlungnahme der Schweiz. Gesandtschaft in London mit der dortigen Sowjetbotschaft betr. die russischen Internierten (1942–1943) | |
File reference archive | B.51.13.51.1.3.2 • Additional component: Russland |
dodis.ch/47601
Le Ministre de Suisse à Londres, W. Thurnheer, à la Division des Affaires étrangères du Département politique1
J’ai eu l’honneur de recevoir la lettre du 30 juillet2, avec laquelle vous avez bien voulu me remettre à titre personnel et confidentiel des documents concernant la question des réfugiés russes en Suisse et me donner des renseignements divers en particulier sur un mouvement de secours en faveur de l’enfance russe. Je vous remercie de ces informations, dont j’ai pris connaissance avec un très vif intérêt. J’attends celles que vous voulez bien m’annoncer venant de la Division de la Police3.
Je suis avec intérêt les efforts du CICR pour entrer en relations avec des représentants officiels de l’URSS. A présent que M. Maisky a quitté Londres, il se peut que son successeur témoigne de plus de liant vis-à-vis du Comité; je le souhaite; l’avenir nous renseignera.
Le fait que les Russes, opposés en principe, jusqu’ici, à des contacts avec le CICR ou le Vatican, se sont adressés à cette Légation4 au sujet des prisonniers de guerre me paraît d’abord être dû à des considérations de commodité. Après tout, ils n’ont pas de motif, semble-t-il, de s’adresser à mon collègue de Washington à propos de prisonniers en Europe. Ensuite, ils ont à Londres une Mission nombreuse. En outre, comme on fait beaucoup ici pour l’aide à la Russie, dont l’inspiratrice est Mme Churchill en personne, peut-être a-t-il paru indiqué de témoigner quelqu’intérêt à l’endroit de ces compatriotes. On entend souvent dire que le Gouvernement de l’URSS se désintéresse du sort des prisonniers russes en Allemagne. Il a pu sembler opportun de s’occuper de ceux qui sont accessibles.
Toute question de Croix Rouge mise à part, il n’en reste pas moins que l’on a pris du côté russe l’initiative de nous remercier de ce que nous faisons pour ces réfugiés dans notre pays5. M. Maisky m’en a parlé lui-même une fois, et Mme Maisky deux fois. Vous parlez vous-même à ce propos d’avances politiques6. Je ne voudrais pas écarter cette interprétation. Et les événements sont allés assez vite depuis le 1er juin, date de ma lettre7, pour qu’il ne me paraisse point impossible que la «question préjudicielle» ne se pose avant très longtemps. Je ne me dissimule pas qu’on peut prendre contact bien autre part qu’à Londres. Mais enfin, si c’est là que l’on a eu un geste aimable à notre égard, à quoi bon nous mettre dans le cas de devoir faire ailleurs le premier pas?
- 1
- Lettre: E 2001 (E) 1/100. P. Bonna a noté dans la marge: Monsieur de Haller. Qu’en pensez-vous? De Haller a ajouté: Discuté: a [d]a [cta]. 20.9.43.↩
- 2
- Cf. note 4 ci-dessous.↩
- 3
- Il s’agit d’un rapport du DJP sur les prisonniers de guerre russes évadés d’Allemagne et réfugiés en Suisse. Cf. annexe au présent document.↩
- 4
- Sur le sens attribué du côté suisse à cette démarche des Soviétiques, cf. la lettre de P. Bonna, du 30 juillet, à la Légation à Londres: Admettant que Moscou évite systématiquement de traiter avec le CICR et avec le Vatican, nous nous demandons pourquoi l’Ambassade à Londres préférerait, pour les questions de prisonniers de guerre, le contact avec notre Légation. La Suisse ne jouant pas le rôle de Puissance protectrice entre l’URSS et ses adversaires, ce ne pourrait être qu’au titre d’intermédiaire entre Moscou et le CICR que l’on recourrait à elle; et cela signifierait que la répugnance de l’Ambassade n’aurait pas pour objet le Comité proprement dit, mais seulement sa délégation à Londres, obstacle qu’une correspondance directe entre Genève et Moscou surmonterait bien aisément. Reste l’explication selon laquelle il s’agirait d’«avances» politiques de l’URSS qui prendraient prétexte de questions de Croix-Rouge. Si tel devait être le cas, il importerait avant tout d’élucider du côté suisse la question préjudicielle de l’opportunité d’encourager de telles velléités. Or, comme vous le savez, nous n’en sommes pas encore là.↩
- 5
- Cf. No 242, note 1.↩
- 6
- Cf. note 4 ci-dessus.↩
- 7
- Non reproduit.↩
Tags
Internees and prisoners of war (1939–1946)