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Le Chef de la Division de Police du Département de Justice et Police, H. Rothmund, au Président du Comité Intergouvememental pour les Réfugiés, M.C. Taylor1

Le Conseil Fédéral Suisse m’a chargé de vous confirmer que la Suisse ne pourra pas se faire représenter à la réunion du Comité intergouvememental à Londres. J’ai l’honneur de me référer, à ce propos, à l’entretien que Votre Excellence avait bien voulu m’accorder, à Evian, le 15 juillet2 et au cours duquel je lui avais fait part de mes sentiments personnels sur cette question. La Suisse ne se désintéresse pas pour autant du noble but que le Président des Etats-Unis a assigné au Comité réuni sous votre haute direction. Le gouvernement suisse souhaite, au contraire, très vivement qu’une solution rationnelle du problème des réfugiés d’Allemagne puisse être trouvée. Je vous serais, par conséquent, extrêmement obligé si vous vouliez bien inviter le Secrétariat du Comité à me faire parvenir deux exemplaires français des procès-verbaux et des décisions de la conférence qui s’ouvrira le 3 août. J’ajoute que le Conseil Fédéral demeure tout disposé à examiner la possibilité de se faire représenter à une conférence ultérieure, si des questions techniques touchant la situation particulière de la Suisse comme pays de transit pour les réfugiés venant d’Allemagne venaient à se présenter.

Soyez assuré qu’à mon poste de chef du service fédéral dont la tâche est de contrôler l’entrée et le séjour passager des réfugiés, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, en collaboration avec les organisations privées existant en Suisse, pour adoucir le sort de ces malheureux.

Je saisis l’occasion de ces lignes pour vous remercier encore de l’accueil si aimable que vous m’avez réservé à Evian, ainsi qu’à mon collègue, M. H. Werner, et pour vous prier d’accepter mes meilleurs souhaits pour la réussite de la grande tâche qui vous a été confiée.