Classement thématique série 1848–1945:
II. RELATIONS BILATÉRALES
8. Egypte
8.2. Représentation diplomatique
Également: Rapport présenté par les milieux de l’industrie et du commerce suisses sur l’urgence de créer une représentation officielle en Egypte. Annexe de 15.5.1933
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 10, doc. 273
volume linkBern 1982
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001C#1000/1534#522* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(C)1000/1534 41 | |
Dossier title | Errichtung einer schweiz. Gesandtschaft in Ägypten, I (1934–1936) | |
File reference archive | B.21.14 • Additional component: Aegypten |
dodis.ch/45815
Le Chef du Département politique, G. Motta, au Chef du Département de l’Economie publique, E. Schulthess1
Le Directoire de l’Union suisse du Commerce et de l’Industrie nous a adressé directement une copie du préavis qu’il vous a fait parvenir au sujet de l’opportunité d’une représentation officielle suisse en Egypte. Cet important document a retenu toute notre attention2. Si nous ne pouvons cacher que, sur divers points, les considérations développées dans ce préavis comporteraient certaines réserves de notre part, nous n’en restons pas moins très frappés de la netteté avec laquelle le Directoire de l’Union Suisse du Commerce et de l’Industrie se déclare partisan, malgré les difficultés et les obstacles dont il reconnaît le sérieux, de l’organisation immédiate d’une représentation diplomatique suisse au Caire.
Nous jugeons, dans ces conditions, de notre devoir de tenter un nouvel effort pour régler avec le Gouvernement égyptien le statut des Suisses en Egypte dans le cadre d’une représentation directe de la Confédération au Caire.
A moins de nous résigner - ce à quoi nous ne nous résolvons pas encore - à accepter une solution entièrement calquée sur le traité d’amitié germano-égyptien de 1925, nous avons l’impression que ces nouvelles tentatives doivent être faites par un négociateur jouissant d’un prestige supérieur à celui dont il a été possible de revêtir le Président de la Commission commerciale suisse au Caire. Nous n’entendons nullement déprécier le talent dont M. Trembley a fait preuve dans les échanges de vues qu’il a eus avec le Ministère égyptien des Affaires étrangères; nous pensons, au contraire, qu’il a montré à cette occasion des qualités peu communes et nous lui sommes extrêmement reconnaissants de son dévouement et de sa persévérance. Il nous semble toutefois démontré que M. Trembley dont, depuis plusieurs années, chaque démarche, si bien préparée et si ingénieuse qu’elle soit, se heurte aux mêmes difficultés, ne peut plus guère espérer gagner du terrain et serait même exposé à compromettre des positions considérées comme acquises si nous l’envoyions de nouveau seul à la charge.
Nous excluons, d’autre part, l’envoi de Suisse d’une délégation officielle en Egypte en raison, notamment, des lourdes dépenses qui en résulteraient.
Nous nous demandons, en revanche, si l’un de nos Ministres ne pourrait pas être utilement chargé de se rendre en Egypte en mission officielle, de prendre contact avec la colonie suisse pour se rendre compte sur place des intérêts qu’il est essentiel de sauvegarder et des points sur lesquels l’intransigeance n’est pas opportune et de rouvrir, avec le Gouvernement égyptien, les pourparlers entamés par M. Trembley en vue de la conclusion d’un traité d’amitié entre la Suisse et l’Egypte en cherchant, au début tout au moins, à faire triompher le point de vue auquel nous nous en sommes tenus jusqu’ici. Si notre Ministre devait arriver à la conclusion que des concessions sont nécessaires, le Conseil fédéral déciderait; mais il lui sera plus facile de baser sa décision sur le rapport d’un diplomate expérimenté que sur les avis contradictoires des notables de la colonie suisse en Egypte.
Celui de nos Ministres dont le déplacement temporaire en Egypte coûterait le moins cher serait le Ministre de Suisse en Turquie, les communications maritimes entre Constantinople et Alexandrie étant fréquentes et moins onéreuses que les lignes de paquebot entre Alexandrie et les ports de l’Europe occidentale. Or M. Martin nous paraîtrait particulièrement qualifié pour remplir une telle mission, qui correspond certainement à son tempérament et à ses goûts. Il est accoutumé à traiter avec des Orientaux et il se mettrait rapidement au courant de la situation qu’il s’agit de dénouer. Son titre de Ministre lui assurerait le prestige nécessaire pour aborder de front certains obstacles auxquels M. Trembley n’a pu toucher qu’avec circonspection et sa qualité de Ministre en Turquie elle-même pourrait lui rendre service: chargé d’une mission de durée nécessairement très limitée, il serait en position de mener rondement les choses et de s’opposer aux méthodes dilatoires dont le Ministère égyptien des Affaires étrangères a tiré un très grand parti dans des conversations avec M. Trembley, simple particulier habitant l’Egypte qui aurait eu mauvaise grâce à se montrer insistant et pressé3
. [...]
- 1
- Lettre (Copie): E 2001 (C) 4/41. Paraphe: DM.↩
- 2
- Cf. annexe au présent document: lettre du Vorort de l’Union suisse du commerce et de l’industrie au Département de l’Economie publique, du 15 mai 1933 (E 2001 (C) 4/41).↩
- 3
- Le Conseil fédéral, dans sa séance du 12 juin 1933, sur proposition du Département politique du 2 juin précédant, décidait: 1) en principe, d’envoyer en Egypte M. HenriMartin, Ministre de Suisse en Turquie, afin de prendre contact avec la colonie suisse pour déterminer les intérêts qu’il est essentiel de sauvegarder et afin de rouvrir les négociations en vue de la conclusion d’un traité d’amitié entre la Suisse et l’Egypte; 2) d’autoriser le Département politique à s’assurer que cette mission rencontrerait l’agrément du Gouvernement égyptien (E 1004 1/340).↩