Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
III. BILATERALE BEZIEHUNGEN
12. Italien
12.1. Allgemeine Beziehungen
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 488
volume linkBern 1980
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001C#1000/1531#1197* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(C)1000/1531 62 | |
Dossier title | Rede des ital. Gesandten Pignatti in der ital. Handelskammer (1929–1929) | |
File reference archive | B.46.135 • Additional component: Italien |
dodis.ch/45505 Der Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta, an den schweizerischen Gesandten in Rom, G. Wagnière1
Toutes vos lettres2 relatives aux récents incidents italio-suisses - lettres dont je vous remercie cordialement - ont retenu mon attention la plus vive. Le Conseil Fédéral en a pris également connaissance.
La situation, délicate sans doute, ne se présente cependant pas avec un caractère de gravité exceptionnelle. Le discours de M. Pignatti3 (chose qui m’étonne un peu) n’a pas soulevé une réaction très forte dans la presse. Quelques journaux sérieux («Basler Nachrichten», «Liberté» etc.) lui ont voué des commentaires presque bienveillants. La presse socialiste a dû sentir le danger d’exciter davantage les esprits et s’est montrée relativement modérée.
J’ai vu Pignatti hier au soir, après le dîner offert par le Roi d’Egypte au Conseil Fédéral. Pignatti - que je persiste, malgré sa nervosité maladive et malgré son manque d’équilibre, à considérer comme un honnête homme - avait senti qu’il avait commis un impair. Il m’a dit, sur un ton de sincérité évidente, qu’il était peiné de m’avoir donné de nouveaux soucis et protesta de ses intentions loyales et amicales; je l’ai prié de passer chez moi prochainement. Il viendra demain ou lundi et j’aurai avec lui une nouvelle conversation sérieuse. Je suis d’avis avec vous qu’il ne convient pas de porter plainte contre lui à son Gouvernement. Si la situation de l’Italie était plus normale et si les relations italo-suisses n’exigeaient pas une fermeté très prudente, il faudrait évidemment se demander si un changement de ministre à Berne ne serait pas la meilleure solution. Mais il ne peut être question d’une demande de rappel.
Ce que je reproche à Pignatti, c’est d’abord de s’être laissé aller à faire des discours en public sur des matières si explosives et c’est ensuite d’avoir dramatisé et exagéré la situation. Plusieurs des choses qu’il a énoncées sont vraies en partie; mais il les a toutes exagérées.
Je suis persuadé que, pour cette fois encore, une conversation amicale mais sévère rétablira les choses.
J’ai beaucoup insisté, auprès des Autorités tessinoises, pour qu’elles remplissent énergiquement leur devoir. J’ai obtenu les assurances demandées. Le corps de police va être augmenté d’une dizaine d’hommes; ce sera une mesure salutaire.
Plusieurs procédures administratives et judiciaires sont en cours; dans certains cas, il est difficile de procéder contre les coupables parce que les parties lésées n’ont point déposé de plaintes.
M. Cattori a écrit au Consulat d’Italie à Lugano pour présenter des excuses pour l’enlèvement de l’écusson à la mairie du Fascio à Bellinzone. S’il m’avait consulté d’avance, M. Cattori n’aurait pas présenté des excuses, que je trouve excessives; un simple regret général aurait amplement suffi.
La presse tessinoise s’est assagie. J’en excepte «Libéra stampa» et «Avanguardia». Cette dernière a cependant baissé un peu le ton.
Vous aurez peut-être lu la lettre de Francesco Chiesa dans la Gazzetta ticinese. Cette lettre, très intéressante, contient beaucoup de choses parfaitement vraies et part, j’en suis sûr, de meilleures intentions.
Le Conseil Fédéral a chargé M. le Président de la Confédération de rappeler M. Garbani-Nerini, directeur du Bureau international des Postes, à l’ordre à cause de son attitude dans la question antifasciste. Vous savez que M. Garbani-Nerini a eu la très mauvaise inspiration de patronner Avanguardia, journal d’extrême gauche radical, dirigé par un jeune radical du nom de Guglielardi, tendant évidemment au socialisme.
Je crois que vous pourrez quitter Rome pour l’occasion du Tir fédéral et prendre vos vacances. Je vous verrai donc à Bellinzone. Je n’aurai par contre pas le plaisir d’être avec vous à Vulpera. Je prendrai une douzaine de jours de vacances en août entre le 7 et le 16 et je tâcherai de me reposer encore un peu au mois d’octobre.
Je n’ai pas d’instructions précises à vous donner pour la visite que vous ferez à M. Mussolini avant votre départ. Mais vous pouvez lui dire que mes collègues et moi nous faisons scrupuleusement notre devoir et que nous attendons de lui une compréhension loyale et éclairée des difficultés qui surgissent dans chaque pays libre dès qu’il est traversé par des courants contraires.
Je vous écris au courant de la plume et je m’excuse de ce qu’il peut y avoir de décousu dans cette lettre.
- 1
- Schreiben (Kopie): E 2001 (C) 1/62.↩
- 2
- Am 3.7.1929 schrieb Wagnière an Motta: [...] J’ai l’absolue conviction que nous devons tout faire pour éviter de nouveaux incidents. L’opinion publique en Italie, échauffée par une pressedétestable, ne les accueillerait pas sans des réactions des plus fâcheuses. Si un conflit venait à éclater, nous ne serions pas du tout sûrs de faire valoir notre bon droit devant une cour d’arbitrage, les provocations étant parties de Suisse contre un gouvernement que nous avons reconnu, auquel nous sommes même liés par un traité d’amitié et qui nous a donné des preuves certaines de sa correction et de ses bons sentiments. [...] (E 2001 (C) 1/58). Am 4.7.1929 teilte Wagnière dem Vorsteher des Politischen Departementes mit:I... 1 II est regrettable que l’on n’ait pas pu mettre la main sur quelque «fuoruscito» ou sur quelque autre étranger mêlé à ces désordres. Leur expulsion serait une mesure salutaire et bien accueillie en Italie. Quant à Mussolini, je pense comme vous qu’il n’a aucune intention de susciter des difficultés et que nous pouvons compter sur lui. I...] (E 2001 (C) 1/58).↩
- 3
- Text der Rede in: E 2001 (C) 1/62.- Am 1.7.1929 hatte Wagnière an Motta geschrieben: l... / Après le discours de M. Pignatti, je m’attends à tout. Si vous demandiez son rappel (j’espère encore que l’on n’en viendra pas à cette extrémité) ma mission serait également près de sa fin. [Randbemerkung Mottas: Il n’est pas question de mesures si graves!7 Cette perspective ne m’afflige pas outre mesure. Ce qui m’affligerait ce serait, après tant de travail et d’efforts et, en somme de bons résultats, de finir si mal. [...] (E 2001 (C) 1/58).↩
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