Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 267
volume linkBern 1980
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001C#1000/1531#1089* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(C)1000/1531 59 | |
Dossier title | Vortrag von Oberst Wille in Zürich (1927–1927) | |
File reference archive | B.46.012 • Additional component: Italien |
dodis.ch/45284
Der Vorsteher des Politischen Departementes, G. Motta, an den schweizerischen Gesandten in Rom, G. Wagnière1
Je reçois régulièrement vos rapports et vos lettres personnelles que je lis toujours avec beaucoup d’intérêt. Vos informations confidentielles tirées de la chronique politique et sociale ont pour moi une grande valeur, parce qu’elles me font connaître certains dessous de la situation italienne ou me permettent de contrôler les renseignements que je reçois d’autres sources.
Quant à l’affaire Willeje dois reconnaître que vous avez parfaitement raison dans les commentaires dont vous l’avez accompagnée. Nos militaires sont souvent imprudents. Dès qu’ils se mêlent de faire de la politique extérieure, comme tels, ils disent des sottises.
J’ai bien senti que le point douloureux et sensible pour les Italiens, ce n’était point l’allusion de M. Wille à la Société des Nations et aux traités d’arbitrage, mais la pensée à peine ébauchée que l’armée italienne ne doit pas inspirer aux Suisses trop de préoccupation. Aussi l’observation qui vous a été faite par M. Grandi2 trahissait-elle mieux que toute autre remarque la raison de l’irritation italienne.
Vous avez vu que j’ai pu arranger le côté diplomatique de l’affaire sans trop de difficultés. M. Pignatti (toujours amical et bien intentionné) avait reçu des instructions assez raides. Une conversation amicale a suffi, encore une fois, à libérer l’affaire de son venin. Mais nous avons fait savoir à M. Wille que sa manière de parler devant des officiers était peu correcte. La leçon, je l’espère, servira.
Il est plus que ridicule, il est sot de se donner l’air de considérer l’armée italienne comme une quantité moins sérieuse que celle d’autres pays. Tel n’est pas l’avis des personnes compétentes et qui savent. Je suis intervenu aussi auprès de la National-Zeitung qui avait publié un article désagréable de son collaborateur militaire. Je fais naturellement tout mon possible pour veiller aux bonnes relations avec l’Italie, mais la tâche est rendue assez délicate par l’état d’hypersensibilité dont souffre l’opinion italienne, sans en exclure le Gouvernement.
- 1
- Schreiben (Copie): E 2001 (C) 1/59. d’un manuscrit de M. le Président Motta.↩
- 2
- Am 7.3.1927 berichtete Wagnière dem Vorsteher des Politischen Departementes: [...] En même temps il[Grandi]ne m’a pas caché que l’on avait été très péniblement impressionné par les propos tenus par l’ofïicier suisse qui aurait parlé de l’armée italienne en termes assez dédaigneux. Il aurait dit que l’armée française sur le Jura serait bien plus à craindre que l’italienne sur les Alpes, etc. etc. Naturellement rien ne pouvait plus froisser l’amour-propre italien que de pareils propos, en ce moment surtout. Et rien ne serait plus apte à provoquer chez les officiers de son armée, sinon en haut lieu, le désir de nous prouver qu’elle vaut plus que ce qu’on en pense dans notre état-major.[...] (E 2001 (C) 1/59).Motta bemerkte dazu am Rande: Voilà le point sensible!↩