Language: French
1.12.1925 (Tuesday)
Protokoll der Sitzung des Bundesrates vom 1.12.1925
Secret minutes of the Federal Council (PVCF-S)
Motta berichtet, Wagnière sei mitgeteilt worden, dass die Zeitschrift Archivio kein irredentistisches Gedankengut vertrete. Der Vorsteher des Politischen Departementes glaubt, die Existenz der Società Palatina und des Archivio storico hänge von der Duldung durch Mussolini ab.
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Printed in

Walter Hofer, Beatrix Mesmer (ed.)

Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 9, doc. 125

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Bern 1980

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dodis.ch/45142
Protokoll der Sitzung des Bundesrates vom 1. Dezember 19251

Menées irrédentistes au Tessin

M. Motta fait part des derniers renseignements qu’il vient de recevoir de M. Wagnière dans l’affaire concernant l’activité de la Società Palatina et le programme pour un Archivio storico della Svizzera italiana (voir procès-verbaux des séances des 20 et 23 octobre2 et 13 novembre 19253).Notre ministre à Rome a été appelé le 16 novembre au Ministère des Affaires étrangères où il a été reçu par le Comm. Bernardi, selon lequel M. Mussolini aurait fait venir M. Solmi et aurait parlé avec lui. Solmi lui aurait donné toutes sortes d’assurances concernant le but purement scientifique et historique de son entreprise qui ne doit avoir aucune arrière-pensée irrédentiste. Il lui aurait montré le premier exemplaire de «L’Archivio» dans lequel Solmi proteste de l’innocence et de la correction de ses intentions. Le Comm. Bernardi a demandé à notre ministre si nous insistions pour d’autres mesures, étant donné les assurances de Solmi. Il s’agit, a-t-il dit, d’une initiative scientifique et historique dans laquelle il est difficile au Gouvernement d’intervenir.

M. Wagnière a exposé combien cette entreprise nous était peu sympathique, malgré les intentions avouées par Solmi et combien nous la jugions inutile et tout de même suspecte. Néanmoins, M. Bernardi lui a demandé de porter ces faits à la connaissance du gouvernement suisse et de lui faire savoir ce que celui-ci en pense.

Le Chef du Département politique a répondu à M. Wagnière4 en lui disant entre autres qu’il s’attendait de la part du Gouvernement italien à l’objection qui a été indiquée par M. Bernardi. L’objection serait même très sérieuse si l’Italie jouissait d’un véritable régime de liberté et si le président de la Palatina n’était pas un fasciste, rédacteur au «Popolo d’Italia», sur lequel le Gouvernement a une autorité entière. Il est clair que si M. Mussolinilie] voulait, toute la Palatina disparaîtrait comme un château de cartes, et avec elle l’Archivio storico. M. Motta a autorisé notre ministre à faire savoir à M. Bernardi, en son nom, que l’intérêt des bonnes relations entre nos deux pays commanderait l’abandon total soit de la Palatina (en tant qu’elle vise la Suisse italienne) soit de l’Archivio storico qui, lui, le titre l’indique, ne vise que nous.

M. Motta communique en outre au Conseil que le ministre d’Italie, M. Garbasso, lui aurait déclaré qu’à son avis l’Archivio était superflu. Il termine son exposé en disant que M. Francesco Chiesa lui a promis de se rendre à Milan pour entretenir M. Solmi de l’utilité qu’il y aurait à abandonner la fondation de l’Archivio et pour lui offrir de collaborer au Bollettino storico Ticinese qui devrait être élargi et renforcé5. M. Motta espère que la démarche aboutira, mais il n’en est pas certain. Il ajoute que le Catechismo del Balilla a été désavoué par les fascistes.

Il est pris acte avec approbation de ces communications du chef du département politique.

1
E 1005 2/3. Abwesend: Schulthess.
2
Beide Protokolle in: E 1005 2/3.
3
Nr. 116.
4
E 2001 (D) 3/298; Schreiben vom 23.11.1925.
5
Motta teilte am 25.2.1926 Wagnière mit: [...] La première livraison We «l’Archivio Storico»] ne donne pas lieu à des remarques spéciales. Elle est assez bien faite et même intéressante. Mais les objections de principe contre l’Archivio demeurent, car rien ne serait plus facile que de transformer cette œuvre, à un moment donné, dans un moyen de propagande contre la politique suisse. Je crois à la loyauté de M. Solmi et à la droiture de ses intentions. Mais cela suffit-il? Quoiqu’il en soit, il n’y a pour le moment rien à faire au point de vue diplomatique, mais il conviendra d’observer et de veiller sans d’ailleurs tomber dans le travers de s’inquiéter sans de raisons suffisantes. [...] ( E 2001 (D) 3/298).