dodis.ch/43681
Le Ministre de Suisse à Pétrograd,
E. Odier, au Chef du Département politique,
F. Calonder1
Pétrograd, 8/21 mars 1918
J’ai l’honneur de vous adresser une copie de la note collective signée par l’unanimité des Représentants des Puissances Neutres en Russie2 et envoyée en date de ce jour au Commissaire du Peuple pour les Affaires Etrangères résidant actuellement à Moscou.
Ayant eu connaissance par les journaux de l’existence d’articles supplémentaires du traité de paix en vertu desquels «les parties contractantes avec la Russie n’opposeront pas d’obstacles à la République des Conseils dans la réalisation de la nationalisation de l’industrie dans les plus larges proportions, jusqu’à la confiscation des entreprises sans aucun rachat, garantissant cependant les intérêts des détenteurs allemands d’actions d’entreprises (industrielles) russes, en ce sens que lors de la nationalisation de l’entreprise les actions des détenteurs allemands doivent être achetées au dernier cours coté.» (Novaia Jiza du 12 mars).
J’ai pris l’initiative d’une convocation des Représentants des Pays Neutres à Pétrograd et leur ai soumis un projet de note collective qui a reçu l’approbation de tous mes collègues. Cette note est datée du 7/20 mars 1918. Le texte officiel du traité de paix et de ses annexes est publié ces jours-ci par les journaux. Aussitôt qu’il me sera possible d’en obtenir une traduction je ne manquerai pas de vous faire parvenir ces documents. Espérant que vous voudrez bien approuver la démarche de protection des intérêts de nos ressortissants pour laquelle, vu l’urgence, il n’a pas été possible de demander des instructions spéciales, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la Confédération, l’assurance de ma très haute considération.