Thematische Zuordung Serie 1848–1945:
II. BILATERALE BEZIEHUNGEN
10. Italien
10.1. Allgemeine Beziehungen
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 5, doc. 293
volume linkBern 1983
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2001A#1000/45#176* | |
Old classification | CH-BAR E 2001(A)1000/45 17 | |
Dossier title | Nr. 176. Cholera-Erkrankungen in Italien und Beschwerde Italiens betr. Gerüchte darüber, u.a. Zwischenfall mit der Florentiner Handelskammer und Boykott schweizerischer Waren (1910–1911) | |
File reference archive | B.122.11-07 |
dodis.ch/43148 Der schweizerische Geschäftsträger in Rom, Ch. L. E. Lardy, an den Bundespräsidenten und Vorsteher des Politischen Departementes, M. Ruchet1
Au mois de Juin, Monsieur Pioda avait l’occasion d’appeler Votre attention sur les remarques inadmissibles sur la Suisse et le choléra que le journal la Stampa prêtait à Mr. Falcioni, Sous-Secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Le 1er Juillet, il a eu l’honneur de Vous communiquer la lettre de démenti de Mr. Falcioni: ce dernier n’a pas, à ma connaissance, publié ce démenti dans aucun journal italien.
A la fin de Juin, le Président de la ville de Lucerne a informé la Légation qu’une personne recommandable - il en indiquait le nom, fort connu - lui avait déclaré que le Comte de San Martino, président du Comité de l’exposition, lui avait assuré que le choléra régnait à Lucerne. Mr. di San Martino, interrogé par Mr. Pioda, démentit, non sans ajouter qu’il avait entendu parler de choléra à Lucerne par le Prince di Scalea, Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères.
Il y a quelque jours, le Messaggero publia contre les employés d’hôtel suisses l’article violent excitant au boycottage que j’ai eu l’honneur de Vous envoyer le 9 Août.
Puis le Giornale d’Italia publia un article manifestement malveillant pour la Suisse, dans lequel il faisait précéder le fait divers d’un coup de fusil tiré par un alcoolique à Genève de ces mots en grosses lettres: «Nella civile Svizzera! Un aviatore preso a fucilate».
La Tribuna officieuse s’est fait écrire hier de Vienne que les journaux suisses répandaient de fausses nouvelles sur le choléra en Italie.
Enfin j’ai reçu la visite de deux «conduttori» ou portiers d’hôtel suisses venus au nom de leurs camarades me dire que la vie leur était rendue intenable. Ils déclaraient qu’à la gare de Rome ils étaient insultés et injuriés par tout le monde et que leur «classe» avait décidé de les boycotter. On prépare, ont-ils dit, une «Camera dei Conduttori», sorte de syndicat dont le premier mot d’ordre serait l’exclusion des Suisses.
Je suis allé, tout à fait amicalement et en conversation personnelle, parler de tout cela au Prince di Scalea, Sous-Secrétaire d’Etat qui gère la Consulta en l’absence du Ministre des Affaires Etrangères. Mr. di Scalea a beaucoup l’habitude de ces questions, ayant été jusqu’à cette année le président de l’association italienne pour le mouvement des étrangers. Il a reconnu avec moi que la Suisse avait fait preuve non seulement de correction mais du plus grand empressement dans sa complaisance, en ne publiant aucune nouvelle sur le choléra. Il a déploré tout ce que les individus et la presse disaient et m’a assuré qu’il faisait son possible pour éviter tout incident: «Tenez, m’a-t-il dit, voici une lettre de ma fille qui m’écrit qu’elle vient de quitter Genève parce que le choléra y a éclaté; eh bien! je n’en parle qu’à Vous! Et l’agence Havas me télégraphie qu’il y a 200 décès de «dissenteria» à Paris: je n’en dis rien et j’arrête le télégramme, et ainsi de suite...»
Mr. di Scalea m’a promis d’écrire à l’association des propriétaires d’hôtel, ce soir même, pour appeler leur attention sur les faits que je lui avais signalés, et il m’a promis que, s’il se produisait le moindre incident qui compromît réellement la liberté du travail, il agirait immédiatement, d’accord avec le Ministère de l’Intérieur.
P.S. Pour Vous donner encore une confirmation de l’état d’esprit que j’ai l’honneur de Vous signaler, j’ajoute à ce rapport un extrait de la Römische Korrespondenz qui m’arrive en ce moment et qui cite, outre les articles que j’ai mentionnés, un nouvel article «Gift und Galle sprühend» de la Tribuna et un autre de l’Adriatico parlant des collectes faites en Suisse en faveur des cholériques italiens. A ce propos, Mr. di Scalea m’a dit avoir été informé qu’à la gare de Bâle il y avait une boîte sur laquelle était écrit: «Aumônes pour les pauvres cholériques italiens.» Il a envoyé son Consul, qui a fouillé la gare pendant deux heures de temps et n’a pas trouvé la moindre boîte.
Enfin, avant de fermer cette lettre, j’y joins le Messaggero de ce matin, qui contient un article d’une certaine violence contre les Suisses employés d’hôtel, signé par le secrétaire de la section romaine de la fédération du personnel d’auberge.
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- Schreiben: E 2001 (A), Archiv-Nr. 176.↩