Classement thématique série 1848–1945:
I. LES RELATIONS INTERGOUVERNEMENTALES ET LA VIE DES ÉTATS
I.12 FRANCE
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 2, doc. 358
volume linkBern 1985
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2200.41-02#1000/1671#526* |
Old classification | CH-BAR E 2200.41-02(-)1000/1671 304 |
Dossier title | Diverse Korrespondenzen, Eingang (1870–1871) |
File reference archive | 429 |
dodis.ch/41891 Le Secrétaire du Département politique, E. Secretan, au Secrétaire de la Légation de Suisse à Paris, C. Lardy1
Dans sa séance de ce matin2, le Conseil fédéral a pris connaissance de la note3 de M. Pascal Grousset, relativement à la reconnaissance de la Commune de Paris par les gouvernements étrangers. Les fêtes de Pâques ont empêché le Conseil de se réunir plus tôt. Ce matin, j’ai expédié une dépêche4 à M. Kern, lui disant de ne pas répondre avant d’avoir reçu des instructions ultérieures. M. de Châteaurenard a eu ce matin une conférence avec M. le Président à ce sujet. Ces Messieurs sont naturellement d’avis qu’il y a là, de la part d’un gouvernement communal en révolution contre le reste du pays, une prétention un peu exagérée, pour ne pas dire davantage.
Nous avons reçu également vos journaux et l’article concernant les bons offices offerts par MM. Washburne et Kern à M. Thiers nous a beaucoup étonnés. La même dépêche chiffrée dont je viens de vous parler demande à M. Kern des explications sur le bien-fondé de cette nouvelle. Quant à moi, je pense que c’est une nouvelle à effets; Monsieur Schenk est aussi, je crois, de cet avis.
Nous n’avons du reste pas reçu de nouvelles directes de M. Kern depuis le 8 avril, ni lettre, ni dépêche. Tout ce qui nous arrive de France, c’est de temps en temps une adresse de remerciements de telle ou telle commune de France pour les soins donnés aux troupes internées et la sympathie témoignée à la France pendant la guerre.
Comme du reste on ne peut pas contenter tout le monde et son père, les journaux allemands tombent à bras raccourcis sur le peuple suisse et lui font porter la responsabilité du mouvement de Zurich dont on fait un véritable événement. Ce sont des insultes et des grossièretés incroyables. Monsieur Hammer nous écrit5 que depuis cette malheureuse histoire, sa position à Berlin ne s’est pas améliorée. Ce qui a surtout excité l’indignation de cette brave presse allemande, c’est le discours imprudent prononcé dans le Grand Conseil de Zurich par M. le député Sulzer où il dit entre autres que depuis la guerre, la «haine des Allemands (Deutschenhass) n’a fait que grandir dans le peuple de Zurich et que désormais c’est un élément avec lequel il faudra compter». Ce mot les a exaspérés et vraiment on le comprend. Quelques journaux suisses déplorent cette maladresse et je vous envoie ci-joint un petit extrait d’un article du Colonel Rothpletz pour vous en donner une idée.
Il n’y a du reste rien de nouveau ni d’intéressant dans les affaires. On attend avec impatience l’issue de la lutte entre le gouvernement Thiers et la Commune de Paris et l’on commence à craindre que le mouvement ne se généralise si Versailles ne prend pas son parti: ou bien capituler et faire des concessions, ou bien aller de l’avant avec ses troupes.
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