Classement thématique série 1848–1945:
I. RELATIONS BILATÉRALES
I.8. Etats-Unis d’Amérique
I.8.1. Relations commerciales
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 1, doc. 298
volume linkBern 1990
more… |▼▶Repository
Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2200.52-04#1000/608#154* | |
Old classification | CH-BAR E 2200.52-04(-)1000/608 152 | |
Dossier title | Allgemeines (1842–1902) | |
File reference archive | 1 |
dodis.ch/41297
J’ai eu l’honneur d’envoyer au Gouvernement de la Suisse un rapport relativement au commerce suisse avec les Etats-Unis les quatre premières années de mon consulat, c’est-à-dire en 1842, 1843, 1844 et 1845.2 Mais ne pouvant pas faire de rapport exact, le montant des marchandises suisses importées aux Etats-Unis n’étant qu'estimé et nullement réel, je me suis dispensé depuis lors de vous envoyer un rapport annuel, ayant eu soin de vous expliquer la raison à plusieurs reprises, et me suis contenté de vous instruire de tous les événements que je croyais pouvoir vous intéresser. Cependant, ayant dernièrement reçu la circulaire que vous avez adressée aux consuls suisses pour leur rappeler l’envoi du rapport annuel3 je m’empresse de vous l’envoyer, tout en vous disant franchement qu’il n’est nullement exact.
New York, comme vous le savez, est le port de mer où l’on expédie depuis l’Europe la plus grande partie des marchandises qui ensuite sont vendues ici ou réexpédiées pour les divers Etats de l’Union américaine. Les autres ports reçoivent, on peut le dire, peu d’importations directes de marchandises suisses, de sorte qu’en estimant les importations de marchandises qui arrivent à New York, on peut à peu près estimer que c’est le montant pour tous les ports des Etats-Unis, situés sur l’Atlantique.
Sachant que depuis quelques années on tient à la douane de New York un registre sur lequel on inscrit séparément les importations de marchandises de provenance suisse, je me suis adressé au collector (director) de la douane de New Y ork, pour le prier de vouloir bien me remettre une copie de ce registre.
Monsieur Auguste Schell, le directeur de la douane, a eu l’obligeance de me faire tenir cette copie, signée par lui le 22 janvier dernier, que j’ai l’honneur de vous envoyer ci-joint.4 Ce rapport, suivant lui, démontre que les marchandises et produits suisses importés à New Y ork pendant l’année 1857, se montaient suivant factures suisses à dollars 5’876’083.–
disons francs 29’320’415.–
Je suis parfaitement convaincu que ce rapport est erroné, ce que j’ai pris la liberté de suggérer à Monsieur le Directeur de douane qui néanmoins a persisté d’affirmer que ce rapport est exact. Il est sans doute exact suivant les livres de la douane de New York, mais néanmoins erroné, en réalité, ce qui peut provenir de diverses causes.
1° Parce que beaucoup de négociants et fabricants en Suisse sont dans le cas de vendre les marchandises suisses à des négociants de France et d’autres pays, qui ensuite les expédient à New York, faisant une nouvelle facture, lesquelles marchandises sont alors inscrites à la douane de New York sur le registre regardant le pays auxquels appartiennent ces négociants français, etc., et c’est naturellement à'autant moins inscrit sur le registre tenu à notre douane relativement aux marchandises suisses.
2° Il est bien possible aussi que souvent les factures présentées à notre douane sont faites exprès à un montant en dessous de la réalité, afin de payer moins de droits d’entrée ad valorem. Il est vrai, les négociants scrupuleux ne le font pas. Mais sans doute tous ne le sont pas.
J’ai montré à plusieurs de mes amis, négociants suisses, les plus intelligents et importants de la ville de New York, le rapport que M. le Directeur de la douane m’a remis, et de suite ils m’ont tous assuré qu’il était erroné, ainsi que je m’y attendais.
Je n’entrerai pas dans le détail de réfuter chaque article de ce rapport, pour vous prouver que de facto, il est erroné, mais prenons par exemple l’article fromages, inscrits sur ce rapport pour dollars 28’792.–; et bien je connais un négociant de New York qui seul en a reçu en 1857 pour dollars 35’000.–; et un autre pour au moins dollars 30’000.–.
Prenons maintenant l’article veaux cirés inscrit pour dollars 5’514.–; ayant eu l’avantage de voir à New York, dernièrement le chef d’une des plus fortes maisons de la Suisse dans la partie de la tannerie, ce Monsieur m’a assuré que sa maison seule a expédié ou vendu pour les Etats-Unis en 1857 pour environ 400’000 francs, disons dollars 80’000 en veaux cirés, et naturellement outre cette maison, il en existe beaucoup d’autres en Suisse qui s’occupent de la même partie.
Je pourrais entrer dans d’autres détails, mais je crains de vous fatiguer.
M’étant donc consulté avec plusieurs négociants suisses de cette ville, j’ai fait un tableau relativement aux importations de marchandises et produits suisses à New York pendant l’année 1857, qui naturellement n’est pas correct, n’étant qu’une estimation, mais qui probablement présente une somme moindre qu’elle ne l’est en réalité.
[...]5
[...]6
Quant aux marchandises expédiées en 1857 depuis New York pour la Suisse, il m’est parfaitement impossible de vous en parler, ni de vous donner une estimation de leur valeur; ces marchandises sont expédiées généralement à Anvers, Havre ou Marseille, et ne sont pas spécifiées à nos douanes comme devant être envoyées en Suisse depuis les ports ci-dessus mentionnés, et souvent même elles sont vendues dans les ports pour compte des maisons suisses qui les ont commandées.
Il me semble que soit pour les marchandises suisses expédiées depuis la Suisse aux Etats-Unis, soit pour les marchandises américaines importées en Suisse, vos douanes devraient pouvoir vous donner un rapport exact pour vos tableaux statistiques.
Les importations de marchandises suisses en 1857 ont généralement donné au printemps 1857 et dans le courant de l’été de 1857 des résultats avantageux, sous le rapport des prix obtenus, mais la crise financière survenue et qui a commencé dans ce pays dans le courant du mois d’août a naturellement occasionné de nombreuses faillites et suspensions des maisons qui avaient acheté ces marchandises à crédit, et ainsi il en est résulté de fortes pertes et surtout beaucoup d’extensions pour les payements, dont nous ne connaissons pas encore la fin. J’ai déjà eu l’honneur dans plusieurs de mes dépêches de vous informer sur ce qui pourrait vous intéresser relativement à cette crise financière aux Etats-Unis, ainsi je me dispense de revenir sur ce sujet. Seulement, supposant que cela puisse vous intéresser, je vous envoie ci-inclus un rapport fait par Messieurs B. Douglass de New York en janvier 1858, relativement aux faillites et suspensions survenues dans ce pays, rapport qu’on considère être assez exact.
Par suite de cette crise financière nos négociants ne savent pas trop à qui ils peuvent actuellement faire confiance, donc ils ne savent pas à qui ils peuvent vendre à crédit, et comme les principales ventes se font sur cette place à 6, 8, et même 10 mois de crédit, il en résulte actuellement une stagnation dans les affaires en général.
Les approvisionnements de marchandises sur nos places sont forts et il est impossible de prévoir quand cet état de choses finira; il est donc probable que dans le courant de 1858 les importations de marchandises suisses à New York seront peu importantes, d’autant plus que nos principales maisons de commerce qui avaient l’habitude de faire des avances d’argent aux négociants et fabricants suisses, ne pourront ou ne voudront pas le faire dans le courant de 1858, ou seulement pour des sommes peu importantes, et il est probable que pour réaliser les marchandises actuellement existantes sur nos places, il faudra en 1858 faire des sacrifices assez sensibles.
Cette perspective est réellement pénible, et devra fortement influencer le commerce et la fabrication en Suisse, et je crains y occasionner beaucoup de détresse surtout dans la classe ouvrière en Suisse.
Ainsi que je m’y suis attendu, la crise financière a fait qu’un grand nombre d’ouvriers suisses ont été cet hiver ici sans ouvrage, et ont ainsi été dans la détresse, ce qui a beaucoup augmenté les appels de secours auprès de la Société suisse de bienfaisance de New York, qui naturellement fait tout ce qu’elle peut, et tout ce qu’elle croit devoir faire pour soulager le sort de nos malheureux concitoyens. Nous avons aussi eu souvent application de la part de mendiants de profession, qui ont profité des circonstances pour demander des secours, préférant la mendicité au travail. Aussi avons-nous été obligés d’émettre à cet égard en janvier dernier une circulaire, dont ci-inclus un exemplaire7, pour garantir nos concitoyens charitables vis-à-vis de ces imposteurs.
Sous peu la Société suisse de bienfaisance aura l’honneur de vous envoyer le rapport officiel de sa gestion pour l’année fiscale terminée au 15 novembre 1857.8
Messieurs les commissaires d’émigration n’ont pas encore donné leur rapport pour l’année 1857, mais je crois savoir que ces Messieurs évaluent le nombre d’émigrants suisses arrivés à New York en 1857 à 2400, tandis que je suis convaincu, ce chiffre doit être environ 4000, toujours pour la même raison que beaucoup de Suisses de la Suisse allemande passent sur les registres sous le nom de Germans (Allemands). Vous savez sans doute que depuis le 1 juillet 1857, nous avons un nouveau tarif de douanes dans les Etats-Unis. Je ne mets pas en doute que M. Hitz, notre Consul général à Washington, vous en aura envoyé un exemplaire, sinon je m’empresserai de vous le faire parvenir.
Dans la session actuelle d’Albany, de la Legislature (gouvernement) de l’Etat de New York, un membre a fait la motion de changer les lois de cet Etat et de donner aux étrangers le droit de pouvoir posséder des maisons et terrains (propriétés immobilières), droit dont actuellement ils sont exclus, à moins d’être naturalisés citoyens américains, ou au moins d’avoir fait les démarches préliminaires pour le devenir. Je crains beaucoup que l’honorable membre qui a fait cette motion libérale ne réussisse pas de la faire passer.
- 1
- Rapport: E 2200 New York 1/152.↩
- 2
- Rapports des 8 juillet 1843, 16 avril 1844, 3 mai 1845 et 10 juin 1846. D 1978.↩
- 3
- Circulaire du 30 novembre 1857, signée J. M. Knüsel. E 2200 New York 1/152.↩
- 4
- Non reproduite.↩
- 5
- Für die Tabelle vgl. dodis.ch/41297. Pour le tableau, cf. dodis.ch/41297. For the table, cf. dodis.ch/41297. Per la tabella, cf. dodis.ch/41297.↩
- 6
- Für die Tabelle vgl. dodis.ch/41297. Pour le tableau, cf. dodis.ch/41297. For the table, cf. dodis.ch/41297. Per la tabella, cf. dodis.ch/41297.↩
- 7
- Non retrouvée.↩
- 8
- Non retrouvé.↩
Tags
United States of America (USA) (Economy)