Möglichkeit für Schweizer Investoren, ihr Geld in den afrikanischen Besitzungen Portugals wie Angola und Mosambik anzulegen.
Printed in
Diplomatic Documents of Switzerland, vol. 19, doc. 50
volume linkZürich/Locarno/Genève 2003
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Archive | Swiss Federal Archives, Bern | |
▼ ▶ Archival classification | CH-BAR#E2300#1000/716#445* | |
Old classification | CH-BAR E 2300(-)1000/716 214 | |
Dossier title | Lissabon, Politische Berichte und Briefe, Militärberichte, Band 11 (1952–1954) |
dodis.ch/10264
Un séjour de quatre ans au Portugal m’a permis de nouer des contacts avec les milieux les plus divers et en particulier avec de nombreuses personnalités versées dans les questions coloniales. J’ai pu ainsi me rendre compte du rôle que l’outre-mer jouait dans la vie économique et politique du pays et à quel point les problèmes impériaux intéressaient la nation. Cet intérêt devient chaque année plus manifeste, et aujourd’hui, il passe au premier plan.
L’effort considérable que le Portugal entreprend pour mettre en valeur ses possessions d’outre-mer exige d’importants investissements que le pays n’est pas en mesure de faire à lui seul. Mais le gouvernement se méfie du concours financier que les grandes puissances pourraient lui prêter. En revanche, une participation du capital suisse, provenant d’un Etat exempt par définition d’arrière-pensée politique, serait envisagée d’une toute autre manière. Le Ministre des Affaires étrangères2 lui-même me l’a dit, ajoutant que son gouvernement serait heureux de pouvoir examiner des propositions de notre part.
Dans ces conditions, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de vous exposer comment on envisage de Lisbonne les problèmes africains. Le rapport ci-joint3 ne vise qu’à situer la question, et à relater quelques-uns de ses aspects politiques et psychologiques. Il n’est ni exhaustif, ni technique. Dans mon idée, il ne doit être que le premier jalon d’un chemin qui nous conduirait à une meilleure connaissance de cette bande de terrain qui s’étend grosso modo entre l’équateur et le tropique du capricorne, et qui paraît si lourde d’avenir et de promesses.
Je sais qu’à l’heure où tant de marchés nous sont fermés, notre pays étudie toute nouvelle possibilité d’expansion industrielle et financière. Or, il convient de ne pas sous-estimer les possibilités de l’Angola et du Moçambique et de leur hinterland – les Rhodésies et le Congo belge – si riches en matières premières déjà en cours d’exploitation, qui sont très grandes et très intéressantes pour nous.
Une étude plus approfondie de ce vaste marché me paraît d’autant plus justifiée que, malgré les troubles du Kénia, la domination blanche en Afrique méridionale me paraît assurée pour de nombreuses années encore4. En effet, ces territoires sont peu peuplés et les indigènes beaucoup moins avancés que les asiatiques. Une seconde Indochine5 ne saurait donc s’y constituer. En outre, et comme je le souligne dans le rapport ci-annexé, les méthodes coloniales portugaises semblent si heureuses qu’elles écartent tout danger d’insurrection dans les possessions lusitaniennes.
Mais il ne me serait loisible de pousser plus à fond mon enquête qu’une fois en possession d’indications et d’instructions de votre part; indications sur les intentions et l’état d’esprit des milieux compétents de notre pays à l’égard de l’Afrique noire, instructions sur les points à élucider, les questions à poser et, éventuellement, les ouvertures à faire.
J’ajoute que l’examen de ce vaste problème devrait être mené assez rapidement pour que nous ne risquions pas de voir l’occasion qui se présente momentanément, nous échapper6.
P. S. A toutes fins utiles, je vous signale que des rapports sur le plan de six ans ont été envoyés à la Division du Commerce7. De même, en 1950, la même Division avait reçu un exposé détaillé, dû à la plume de M. Maurice, alors mon collaborateur, sur les communications interafricaines.
- 1
- Lettre: E 2300(-)-/9001/214.↩
- 3
- Cf. le rapport d’A. Brunner à M. Petitpierre du 5 mars 1953, non reproduit (dodis.ch/10670).↩
- 4
- Cf. aussi DDS, vol. 19, doc. 99.↩
- 6
- Sur la suite donnée à la proposition d’A. Brunner, cf. (dodis.ch/10264).↩
Relations to other documents
http://dodis.ch/10264 | is mentionned in | http://dodis.ch/10597 |
Tags
Angola (Economy) Mozambique (Economy) Investments and IRG